me.r.

© Gaëlle Daireaux - Studio Ponstyl
L'en dehors pour révéler l'en dedans
Toujours être en mouvement dans un aller et retour entre le monde et mon intériorité. Écouter l’écho, la résonance. Comment une certaine distance peut se mesurer par le degré de vibration entre l’objet externe et l’instance interne qui se mobilise. Explorer la matière et la couleur tout en intégrant les circonstances propices à l’expérience.

Je persévère, oubliant parfois le point de départ, acceptant les jeux du hasard et de la rencontre, m’appropriant l’erreur ou l’impasse apparente pour mieux renouer avec mon impulsion première, mon ancrage et mes nécessités.

J’envisage toujours mon travail en écho avec l’autre. Qu’il soit nommé, existant, personnifié ou qu’il soit plus proche d’une dimension collective, plus vaste, plus grande. Apprendre dans la rencontre, dans l’échange, reconnaître à chaque fois une part de moi, inconnue, secrète et que le lien met au grand jour.

Nomade, voyageuse immobile, je crée les yeux fermés à l’écoute de mon corps et de mes mains.
« La peinture existe parce que j’ai besoin de peindre. Mais cela ne peut suffire. Il y a une interrogation sur le geste qui s’impose. Le problème était : comment vaincre le privilège du talent, de l’art, etc.? Comment banaliser l’exceptionnel ? Comment devenir exceptionnellement banal ? Le pliage était une manière de résoudre ce problème. Le pliage ne procédait de rien. Il fallait simplement se mettre dans l’état de ceux qui n’ont encore rien vu, se mettre dans la toile. On pouvait remplir la toile pliée sans savoir où était le bord. On ne sait alors où cela s’arrête. On pouvait même aller plus loin et peindre les yeux fermés. »

Simon Hantaï
Une part de moi